Crabe bleu : Attention à la catastrophe parfaite ou de l’espèce exotique à la ressource

Les mariscadoras ont un équivalent dans le dialecte romagnol : ce sont les “pauvres femmes”, qui ne pouvaient pas accompagner les pêcheurs en bateau parce qu’on pensait qu’elles portaient malheur. La seule tâche qui leur était assignée était donc d’aller ramasser les palourdes sur la plage et de les vendre au marché ». C’est de là que vient le nom de la start-up romagnole, emprunté à l’association « Mariscadoras » créée par des femmes galiciennes luttant pour l’égalité des sexes dans le monde de la pêche. Le projet BluEat est né d’une demande réelle des pêcheurs méditerranéens. Carlotta, la biologiste marine de l’équipe, a participé à un projet avec la Fondation Cetacea, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour la protection des tortues de mer. Pendant trois mois, Carlotta a parcouru la Méditerranée avec pour mission non seulement de nettoyer les plages et de récupérer les animaux marins en détresse, mais aussi de collecter des données scientifiques. Cette expérience lui a permis de discuter avec de nombreux pêcheurs locaux. C’est ainsi qu’elle a fait la découverte qui a donné naissance au projet.

Chaque jour, ces pêcheurs pêchaient sans le vouloir d’énormes quantités de crabes bleus et finissaient par les jeter car personne ne les achetait au marché. Ces mêmes pêcheurs nous ont fait part d’un problème réel et urgent auquel nous avons tenté d’apporter une réponse immédiate. Ces épisodes ont de graves conséquences sur le tourisme de la côte romagnole : un problème qui n’échappe à personne. C’est d’ailleurs pour cette raison que le projet BlueEat bénéficie du soutien constant de la municipalité de Rimini, du maire et de nombreuses personnalités institutionnelles qui soutiennent cette lutte. Mais il n’y a pas que le côté tragique de la médaille. Faire passer le crabe bleu du statut d’espèce exotique nuisible à l’environnement à celui de ressource pour les communautés de pêcheurs est un défi ambitieux pour les Mariscadoras. Avec projet Blue Eat, il s’agit de sensibiliser le public aux opportunités que représente ce crustacé exotique.