La betterave longue de Gardanne, produit de l’arche du goût
La Betterave longue de Gardanne est une variété de betterave, genre crapaudine, très rouge pouvant atteindre 1 à 1,5 kilos. C’est au XVIème siècle que la betterave – introduite par l’Italie – fait son apparition dans les jardins français. A l’époque, il faut faire la distinction entre betterave crue et betterave cuite, et la taille est un critère de qualité ; ainsi distingue-t-on la “belle” betterave de la moyenne.
Produites de septembre à mai, elles sont le plus souvent vendues cuites au four (à manger accommodées de vinaigrette ou de mayonnaise), où la peau noircie par la cuisson offre un goût de caramel et renforce le gout très sucré de la chair rouge. Elle peut même être consommée en dessert, même si d’autres la préfèrent finement tranchée sur un toast à l’huile d’olive ou cuisinée en salade.
Au XIXème siècle, les betteraves rouges de Gardanne (Bouches-du-Rhône) semblent déjà avoir une certaine réputation : Chardon, en 1817, comme La Colombière en 1868, rapportent qu’à Marseille, les soirs d’hiver, “un essaim de jeunes filles se répand de tout côté en criant : D’arbetarrados de Gardanno ! Leis Betterabos de Gardanno! Leis bettarabos cuechos au four”. Depuis, leur renommée a dépassé Marseille, et Curnonsky leur a même fait une place dans son Trésor gastronomique de la France.
Cette variété locale a presque disparu au profit de cultivars plus petits, colorés et ronds, de type Detroit (ou Globe). La rouge de Gardanne longue est impossible à récolter avec les engins mécaniques, alors que les betteraves rouges rondes sont plus faciles à récolter : on ne peut pas les casser d’un coup de pioche et leur récolte est même mécanisable.
Il semble que cette variété soit toujours cultivée par Claude CRUDELI Chemin du Capéou à GARDANNE. Elle est commercialisée sur le marché de Gardanne sous le nom de betterave longue de Gardanne “SUIRAM”